Transport le moins durable : quel impact sur l’environnement ?

Le transport aérien, c’est près de 3 % des émissions mondiales de CO2 pour une poignée de privilégiés. À l’autre bout du spectre, certains trains électriques alimentés par des réseaux bas carbone réduisent à la portion congrue leur impact sur le climat, même pour traverser un pays entier.

Pourtant, dans de nombreux pays, la voiture individuelle continue de régner en maître. Les alternatives propres se multiplient, mais leur adoption reste timide. Ce décalage entre la performance écologique des solutions existantes et leur utilisation réelle pose question. Comment prétendre réduire la pollution du secteur si l’on ne change pas vraiment nos habitudes ?

Transports et environnement : un constat alarmant sur l’empreinte écologique

En France, la réalité est sans appel : le secteur des transports génère près d’un tiers des émissions nationales de gaz à effet de serre, d’après l’ADEME. Ce chiffre place la mobilité en tête du classement, loin devant l’industrie ou l’agriculture. Au quotidien, la voiture reste la star : elle assure 64 % des trajets. La majorité du parc automobile roule encore grâce aux moteurs thermiques, qui aggravent la pollution de l’air et libèrent des particules fines à chaque accélération.

Pour donner un aperçu concret de cette situation préoccupante, voici quelques chiffres marquants :

  • Chaque année, la pollution liée aux particules fines entraîne 48 000 décès en France.
  • Au Royaume-Uni, le transport routier de marchandises représente 27 % des émissions de gaz à effet de serre.

Les analyses de l’OCDE sont claires : le transport durable reste l’exception. Véhicules thermiques, camions, utilitaires : tous continuent d’émettre du CO2 et des particules, jour après jour. Selon l’ADEME, 99 % des voitures circulant en France fonctionnent encore à l’énergie fossile. Dans les villes, la congestion routière et la concentration de véhicules accentuent ce phénomène, avec des conséquences visibles sur la qualité de l’air.

L’empreinte carbone du secteur ne se limite pas au simple carburant : extraire le pétrole, le raffiner, le transporter, construire les routes, tout cela pèse lourd dans la balance. Les déplacements de marchandises, bien souvent hors de vue pour l’utilisateur final, agissent comme un multiplicateur d’impact environnemental. Le ferroviaire et le fluvial, pourtant bien moins polluants, restent marginalisés. Cette dépendance généralisée a un coût, pour la santé comme pour le climat, que l’on paie chaque année, dans les chiffres et dans l’atmosphère.

Pourquoi certains moyens de transport polluent-ils plus que d’autres ?

L’écart d’impact entre les différents modes de transport commence par la question de l’énergie. Voitures thermiques et avions carburent aux énergies fossiles, rejetant d’importantes quantités de CO2 à chaque trajet. À titre d’exemple, un aller simple Paris-Zurich en avion émet environ 300 kg de CO2 par passager, contre seulement 48 kg pour le train. Côté transport de marchandises, la route, toujours très dépendante du diesel, l’emporte largement sur le rail ou le fleuve pour ce qui est des émissions.

Un autre élément à prendre en compte : le rendement énergétique. L’avion, obligé de hisser des tonnes dans les airs, consomme énormément : sur le réseau français, un TGV plafonne à 14 g de CO2 par kilomètre parcouru, là où l’avion grimpe à 285 g. Les bus, métros et tramways, souvent alimentés par une électricité peu carbonée, transportent des cohortes de passagers, ce qui dilue les émissions individuelles.

Le taux d’occupation change aussi la donne. Trop de voitures roulent à vide, surtout en ville, malgré des trajets souvent très courts : la moitié fait moins de 3 km. De l’autre côté, le vélo (21 gCO2e/km) et la marche affichent un impact quasi nul. Pour le transport de marchandises, le rail émet jusqu’à 30 fois moins de CO2 par tonne-kilomètre que la route. Les choix de motorisation, l’organisation des trajets et la mutualisation de l’espace expliquent ainsi la hiérarchie, mode par mode, de l’impact environnemental du secteur.

Tour d’horizon des alternatives écologiques pour se déplacer au quotidien

La mobilité durable ne se résume pas à marcher ou à pédaler : l’éventail des solutions est bien plus large, en ville comme à la campagne. En France, le vélo ne pèse que 3 % des trajets quotidiens. Pourtant, son potentiel reste énorme, surtout avec l’essor du vélo à assistance électrique qui ouvre la pratique à des publics nouveaux, sur des distances plus longues ou sur des reliefs difficiles.

Le covoiturage permet, lui, de réduire de plus de moitié les émissions de CO2 d’un trajet, comparé à la voiture solo. Propulsé par des plateformes numériques ou des réseaux locaux, il s’impose notamment sur les trajets domicile-travail et les axes périurbains. L’autopartage, en proposant des véhicules à la demande et en limitant leur nombre en circulation, complète cette panoplie d’options à faible impact.

Les transports en commun, bus, métro, tramway, jouent un rôle clé pour limiter la pollution urbaine. Leur efficacité dépend du maillage, de la fréquentation et de la régularité. Pour encourager ces pratiques, des mesures concrètes existent : le Forfait Mobilités Durables, par exemple, permet à chaque salarié de recevoir jusqu’à 500 euros par an pour l’utilisation de modes de transport plus respectueux de l’environnement.

Voici un aperçu des principales alternatives et de leurs avantages :

  • Vélo et marche : absence d’émissions directes, bénéfices pour la santé, accessibilité maximale.
  • Covoiturage et autopartage : mutualisation des véhicules, diminution du trafic et des émissions globales.
  • Transports collectifs : répartition des émissions sur de nombreux voyageurs, efficacité renforcée dans les zones denses.

La mobilité durable s’inscrit dans une démarche globale d’écomobilité, telle que définie par l’OCDE : elle doit préserver la santé, les écosystèmes et les ressources. Les entreprises, de plus en plus, structurent la transition via des plans de mobilité, intégrant les contraintes locales et les attentes des salariés.

Grand cargo charge de containers dans eaux polluees

Des gestes simples pour rendre ses trajets plus durables, même sans tout changer

Alléger l’empreinte carbone de ses déplacements ne suppose pas de bouleverser tout son quotidien. Des changements modestes suffisent à faire la différence, surtout quand on sait que la moitié des trajets en voiture font moins de trois kilomètres, une distance idéale pour la marche ou le vélo, sans bruit, sans pollution et avec un vrai bénéfice pour la santé.

Adopter les transports en commun pour une partie de son trajet, privilégier le covoiturage sur les longues distances ou encore tester l’autopartage : autant de gestes qui permettent de réduire par deux, voire par trois, les émissions de CO2 liées à ses déplacements. Les entreprises proposent des incitations via des plans de mobilité et le Forfait Mobilités Durables, facilitant la transition pour les salariés.

Sur le plan logistique, l’optimisation des itinéraires grâce à un Transport Management System (TMS) limite la consommation de carburant et les rejets liés au transport routier de marchandises. Le green supply chain management vise la réduction dès la source, et des outils comme Carbo calculent avec précision l’empreinte carbone pour faciliter la compensation auprès de partenaires spécialisés.

Pour agir concrètement, voici quelques réflexes à adopter :

  • Éviter les trajets courts en voiture, préférer la marche ou le vélo dès que c’est faisable.
  • Mutualiser les déplacements : transports collectifs, covoiturage ou autopartage.
  • Optimiser ses itinéraires, notamment pour les déplacements professionnels ou les tournées logistiques.
  • Faire mesurer et compenser son impact grâce à des outils adaptés.

Chaque choix individuel, chaque kilomètre évité ou partagé, devient un levier concret pour freiner la pollution de l’air et agir contre le dérèglement climatique. Ce sont ces gestes, multipliés à l’échelle collective, qui dessineront les trajets de demain.